Ville de Tidark
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 Parce que tout a un début...

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Ghalen

Ghalen


Nombre de messages : 24
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Date d'inscription : 15/09/2005

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MessageSujet: Parce que tout a un début...   Parce que tout a un début... EmptyVen 23 Sep à 19:20

Chapitre 1


L'orage faisait rage depuis plusieurs heures déjà et la pluie venait frapper les carreaux des fenêtres avec une telle violence que l'on craignait à tout instant de les voir se briser. Les villageois avaient été surpris en plein travail, beaucoup étaient alors en train de s'occuper de leur champ. Le ciel bleu et le soleil avaient cédé leur place à un temps menaçant fait de nuages sombres et de violentes rafales de vent.

Hommes et femmes avaient tout laissé en plan, rejoignant le plus vite possible leurs maisons, gage de sécurité et de chaleur. Le tonnerre avait grondé sitôt la dernière porte fermée et derrière les volets soigneusement clos, on s'était mis à prier, effrayé par cette soudaine violence.

La pluie n'avait pas tardé et les cieux avaient déversé leur colère sur les terres abandonnées. L'obscurité régnait , on se serait cru en pleine nuit alors qu'il n'était que quatre heures de l'après-midi. Dans les chaumières , les bougies trônaient sur les tables et les familles tremblaient.

Un tel temps n'était certes pas inhabituel dans ces contrées; nombre d'orages et de tempêtes avaient frappé le pays laissant les paysans ruinés et les terres dévastées mais pour la première fois, tous sentaient qu'il se passait quelque chose. Derrière le mugissement du vent, derrière la violence de la pluie, derrière les nuages sombres et l'obscurité environnante , les cieux annonçaient la venue d'un petit être.

Dans une des maisons, bien à l'écart de la grand route, une femme luttait pour mettre son enfant au monde . La sueur perlait sur son front, ses yeux d'un beau vert sombre étaient fous d'inquiétude, son visage habituellement serein et lumineux était ravagé par la douleur et sa longue chevelure auburn tombait à terre trempée par l'effort de l'enfantement.

Alderya ne voulait pas abandonner, elle n'en avait pas le droit. Ils avaient tant attendu ce petit être, tant prié pour que leur déesse leur accorde ce bonheur qu'il lui était impossible de faire faux-bond et de gâcher ainsi une si grande faveur. Cette pensée ne la quittait pas alors même qu'elle agrippait les draps serrant les lèvres pour ne pas hurler. L'aurait-elle seulement pu?

Lorsque les premières contractions l'avait saisie, ses cris avaient résonné dans la chambre pendant de longues minutes. Alderya n'était pas stupide, elle savait que l'accouchement n'était pas une partie de plaisir mais jamais elle n'aurait pu imaginer une telle douleur. C'était comme si son corps se déchirait, comme si quelqu'un lui labourait le ventre cherchant à mettre à nue ses entrailles. A présent la douleur était plus diffuse mais toujours présente.

L'orage l'avait surprise autant que ses concitoyens, les volets qu'elle n'avait pu fermer claquaient en tous sens mais elle n'avait pas peur; la seule chose qui la préoccupait était l'absence de son mari. Mael n'était toujours pas rentré, deux jours déjà qu'il aurait dû être de retour et cela l'inquiétait. Il n'avait pas l'habitude de manquer à sa parole, il lui avait promis d'être là pour la naissance de leur enfant et elle savait qu'il tiendrait son serment coûte que coûte mais le temps excécrable venait battre en brèche ses certitudes.

Alderya redoutait les bandes de voleurs qui sévissaient dans la région. Seule et dans son état, elle ne pourrait se défendre s'ils attaquaient. Même par ce temps, il y'avait toujours un fou pour tenter l'aventure, le village voisin pouvait en témoigner. Profitant d'une pause dans ses souffrances, l'elfe éleva ce qui lui restait de voix pour prier une nouvelle fois sa déesse:


- O grande Ecklypsë, toi qui a toujours protégé notre famille dans les plus grands périls, je t'en supplie, aide-moi. Insuffle-moi la force qui me fait tant défaut en ces instants, que je puisse mettre au monde ce petit être qui ne demande qu'à vivre. Protège aussi mon tendre époux, ramène-le ici en bonne santé, écarte de lui malheurs et dangers pour que notre enfant connaisse son père et l'aime autant que ta servante...

Sa voix ,qui n'avait été qu'un murmure, mourrut sur ces derniers mots. Dehors, l'orage laissait toujours éclater sa colère et Alderya se sentit faiblir . Sa vision se troubla, le monde disparut peu à peu autour d'elle, la douleur s'estompa. Elle se savait en plein travail mais une force inconnue la poussait à cesser de lutter. Sa respiration se fit plus lente et elle ferma les yeux, laissant le monde à ses problèmes et à ses angoisses.

Lorsqu'elle les rouvrit, les ténèbres l'environnaient et Alderya s'aperçut qu'elle était debout, une longue robe blanche épousant parfaitement ses formes. Une peur sourde la gagna aussitôt: où était son enfant? L'elfe voulut crier mais sa voix resta au fond de sa gorge. Une lumière apparut au loin, Alderya se dirigea instinctivement vers elle. L'angoisse qui l'avait quittée plus tôt réapparut lui coupant la respiration: où était son enfant?

Une forme se tenait dans la lumière et ce ne fut qu'en s'en approchant que l'elfe comprit qu'il s'agissait d'une femme. Elle était d'une incroyable beauté, le genre de miracle que l'on ne peut ni ne veut décrire.

Alderya s'arrêta à bonne distance, ses yeux lui faisaient mal tant elle se retenait de pleurer. L'inconnue lui sourit, un sourire d'une telle douceur qu'elle en fut bouleversée. Malgré la chaleur qui l'envahissait peu à peu, son coeur refusait toute consolation.


- Je vous en supplie, dites-moi où se trouve mon enfant...

Sa voix tremblait, il ne lui restait plus grand chose pour qu'elle laissa le désespoir l'envahir.

- N'aies aucune crainte, Alderya, ton voyage n'est pas encore achevé,il te reste beaucoup à apprendre.

Alderya détourna le regard, elle cherchait son enfant et cette femme lui parlait de sa vie! Lorsqu'elle posa à nouveau les yeux sur l'inconnue, l'elfe vit une fois de plus un sourire mais s'abstint de tout commentaire, elle sentait que laisser éclater sa colère ne lui serait guère utile.

- Tu te demandes pourquoi je te parle de choses aussi évidentes et qui te semblent futiles en ce moment alors que tu cherches ton enfant...

Alderya tressaillit, comment pouvait-elle connaître ses pensées? Qui était cette femme?

-Ne m'as-tu pas appelée? Murmura l'inconnue.

Appeler? Non, elle n'avait appelé personne. Depuis des heures, elle n'avait fait que prier... Prier?! Alderya regarda la femme et eut un hoquet d'horreur. Se pouvait-elle qu'une telle faveur lui fut accordée? Se pouvait-il que sa déesse dans sa grande bonté lui adressa la parole? Elle avait eu de terribles pensées à son égard et son ignorance n'excusait en rien son attitude. La jeune elfe tomba à genoux et ,les larmes aux yeux, bredouilla:

- Pardonne-moi ma déesse, je ne savais pas!

Ecklypsë eut un geste d'apaisement et son sourire se fit encore plus doux.

- Allons, allons, ne pense pas à cela, ton enfant est le plus important.

- Je ... je ne sais pas où il est...

- Tu te trouves toujours dans ta chambre, j'ai simplement ouvert ce passage pour te parler et te soutenir.

- Je suis toujours chez moi?

- Oui mais le temps nous manque, aussi je serai brève. Ce sera une fille, son destin connaîtra bien des combats et des luttes mais elle saura s'entourer de personnes de confiance. Les doutes l'assailleront et vous devrez la soutenir pour que son coeur ne faiblisse pas... jusqu'à ce que celui qui lui est destiné apparaisse...

- Et mon mari, est-il en danger?

La déesse eut un autre sourire.

- Laisse-le te le dire lui-même... N'aies aucune crainte, je n'abandonne jamais ceux qui placent leur confiance en moi.

- Ma déesse...

- Ils t'attendent...Souviens-toi bien de mes paroles...

Alderya n'entendait presque plus la voix d'Ecklypsë, la déesse s'éloignait de plus en plus. La lumière finit par disparaître et avec elle celle en qui la jeune femme plaçait ses espoirs et sa confiance. Le monde surgit avec une telle violence qu'Alderya en fut destabilisée. Il lui fallut plusieurs minutes pour reprendre ses esprits et ce qu'elle vit la remplit de bonheur. Mael était là, les yeux pleins d'inquiétude.

- Mon amour... Murmura Alderya.

- J'ai cru t'avoir perdue...

La jeune femme sourit.

- N'aies aucune crainte, tu sais bien qu'Ecklypsë nous protège.

- Je sais, va dire cela à mon coeur...

- J'ai beaucoup à te dire.

- Nous verrons cela plus tard, pour l'heure nous devons aider notre enfant .

- Je me sens si faible...

- Je vais te donner la force qui te manque, mon ange, ne t'inquiète pas.

Alderya sourit, Mael lâcha sa main et posa la sienne sur son ventre. De l'autre, il chassa quelques mèches de cheveux collées par la sueur. La jeune femmme ferma les yeux, une douce chaleur l'envahit, elle ne sentait plus la fatigue. Les contractions reprirent et avec elles l'envie de pousser, l'elfe n'avait plus peur et elle laissa faire la nature. Les yeux fixés sur le berceau qui n'attendait que leur enfant, Alderya donna tout ce qu'elle avait et ce qu'elle puisait en son époux pour mettre au monde le petit être qui luttait comme elle. Plusieurs minutes passèrent et lorsque la dernière poussée arriva, la jeune femme se laissa retomber sur son lit de douleur. Mael la quitta, le silence reprit ses droits.

- Mael, je ne l'entends pas... Est-il en vie???

Aucune réponse ne vint, Alderya paniqua et voulut se redresser mais un cri retentit, le cri de la vie. Il était là, enfin, leur bonheur et leur joie, il était là.

- Calme-toi, mon ange. Notre fille va bien, elle est en parfaite santé...

La jeune femme sourit et regarda arriver son époux et leur enfant.

- Elle l'avait dit...

Mael la regarda, interloqué.

- De quoi parles-tu?

- Plus tard les questions, donne-la moi.

Alderya accueillit sa fille avec une joie indiscible, les beaux yeux verts qui la contemplaient étaient si profonds.

- Tu as bien lutté pour venir, repose-toi ma chérie...

Comme en réponse, le bébé ferma les yeux, sa respiration calme et légère était une douce réponse aux angoisses de ses parents. Le monde comptait un nouvel élément et ce dernier aurait un jour toute son importance... Dehors, l'orage avait cessé laissant la place à un soleil radieux et à un ciel bleur azur mais à l'intérieur, on se moquait bien des conditions météorologiques. La seule chose importante dormait à présent dans les bras de sa mère sous les regard attendris de ses parents...

A suivre...
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